Hommage à Ginette Muratet
Allocution prononcée le 1er août 2017
Bonjour à toutes et à tous,
nous voici réunis aujourd’hui pour rendre hommage à Ginette Muratet qui vient de nous quitter.
Ginette venait d’avoir 86 ans. Elle était née à Aubin dans l’Aveyron, où son père était mineur. Elle restera toujours attachée à sa région, et ses origines forgeront ses fortes convictions de gauche. Orpheline très tôt, elle fut admise à l’école normale pour ce qui deviendra sa vocation. Elle deviendra institutrice puis professeur de français. Totalement investie dans son métier, elle aimait ses élèves et continuait à entretenir des liens bien au delà de leur passage dans les établissements où elle avait eu l’occasion de travailler.
Outre cette passion pour son métier, Ginette avait une fibre artistique qu’elle n’eut de cesse de développer tout au long de sa vie. Artiste protéiforme, elle s’adonna d’abord à la peinture, explorant divers courants, partageant ses oeuvres avec ses amis et familles. Vint ensuite la découverte de la sculpture, art qui la passionna intensément. De ses longues mains naquirent de très belles pièces, qu’une fois encore elle distribua à ses amis et connaissances. Elle avait une vie artistique associative riche avec la participation à de nombreux ateliers pour s’exercer et progresser. Elle se renouvelait sans cesse tant dans ses pratiques que dans les thèmes explorés.
Ginette était une femme généreuse, chaleureuse, toujours bienveillante et à l’écoute des autres. Elle n’hésitait pas à manifester pour le bien de tous, pour cette république qui l’avait élevée et dont elle se sentait redevable. Elle donnait sans attendre de retour, comme le don de ses travaux à une oeuvre de bienfaisance pour aider une petite fille ayant quelques problèmes de santé. Elle aimait les moments festifs entre amis, partager un bon repas, s’enflammer contre un gouvernement, prendre partie pour l’école publique et républicaine.
Ginette faisait partie de nos vies.
Au delà des aspects évoqués connus de tous, Ginette c’était pour moi Gigi, notre tante de coeur, grande amie de ma tatie Josette. Je me souviens de nos montées à Centrès dans l’Aveyron, dans des voyages qui étaient encore de véritables épopées, accompagné de ma valise qui tenait par quelques bouts de rubans adhésifs et qu’elle évoquait fréquemment , la “balise à cotch” de mon enfance. Les séjours dans l’aveyron, l’été pendant les grandes vacances, l’hiver pour un noel autour du poële de la cuisine. Les soirées à jouer au scrabble ou au Yam’s, les lectures dans le jardin, les discussions sur la vie, la politique…
Elle était toujours bienveillante, souriante, elle aimait rire, chanter aussi.
Elle aimait également la musique et la danse. Nous nous souvenons de la première fois ou nous lui avions mis des écouteurs et un ipod entre les mains. Elle s’était mise à danser spontanément avec une aisance étonnante face à ce nouvel instrument. Elle débordait de projets. Juste avant ses ennuis de santé, elle nous avait fait visiter une nouvelle fois son atelier. Elle prévoyait de mieux l’aménager, de nouveaux projets de statues, un retour peut être à la peinture. C’était un exemple pour nous tous.
Nous l’avions adoptée , comme elle nous avait adoptés.
Ne soyons pas malheureux qu’elle nous ait quitté. Remémorons nous les moments passés avec elle, les peines parfois, les joies, nombreuses. Ce fut une grande chance pour nous de l’avoir connu.
Merci à toutes et à tous.
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